Editorial 18. Pour un bridge plus
libre et plus naturel. Lundi 21 novembre 2004
Le pompier pyromane.
Etonnante critique :
"Technique, motivation et travail font cruellement défaut au sein de notre élite. Qui va enfin se décider à s'en préoccuper ?".
Il s'agit d'une chronique parue dans l'Express n° 2785 de la semaine du 15 au 21 novembre 2004.
Je propose à ceux qui ne lisent pas l'Express une petite devinette : qui a écrit ces fortes paroles ?
Bien sûr, il fait lui-même partie de l'élite car il est première série nationale ( et pas honoraire).
Bien sûr, il a une voix délibérative à la F.F.B.
Bien sûr, il a eu une place privilégiée pour orienter le Bridge en France pendant de longues années.
Bien sûr, vous l'avez reconnu, c'est Jean Paul Meyer
Quand Jean Paul Meyer était encore rédacteur en chef de la revue française de Bridge ( Le bridgeur), unjour, je lui ai fait remarquer que monsieur le professeur Lévy se trompait quand il disait qu'il faut demander les grands chelems " à plus de 75%".Je lui montrait que le calcul indiquait environ 56% ( et oui !). Il me répondit que mon calcul était juste. Mais croyez-vous qu'il aurait rectifié ou fait rectifier ? Non, on ne vexe pas les collègues et tant pis pour le bridge français.
Un peu plus tard je relevais qu'un autre professeur, Bessis, confondait fit et simple préférence. Il me répondit que " maintenant, je m'attaquais à Bessis. Naturellement, je ne m'attaquais à personne mais aux idées fausses ( les + de 75% de Lévy ou l'imprécision des notions de ce pauvre docteur Rustine chargé du courrier de lecteurs du Bridgeur). Encore un petit copain que son rédacteur en chef n'aura pas dérangé pour si peu.
Aujourd'hui le titre de la chronique est "Une nouvelle cruelle défaite" et encore ne s'étend-il pas sur l'écrasante supériorité des polonais sur le bridge des jeunes.
Il n'y a guère encore Jean Paul Meyer dans une de ses chroniques de l'Express mélangeait les deux seules lois de Vergnes : la simple loi du 7 à 12 qu'il confondait avec la loi des levées totales beaucoup plus difficile à mettre en oeuvre. Beaucoup de joueurs modestes les confondent mais pour Jean Paul Meyer, c'est inacceptable.
J'ai eu l'occasion de glisser au président Panis que Jean Paul Meyer n'était pas un modèle de rigueur et il m'a répondu que mon attaque personnelle était déplacée ( il voulait dire sans doute à l'endroit ou je la formulais).Alors ici dans l'éditorial du Bridgeur Enchaîné peut être sera-t-elle mieux placée car enfin Jean Paul Meyer n'est pas sacré à ce point qu'il soit à l'abri de toutes critiques.
Jean Paul Meyer est certainement l'un des principaux responsables du déclin du bridge français. Mais évidement il y en a d'autres. Ils forment un club bien compact ou l'on évite les problèmes de fond.
Ce "qui fait cruellement défaut au sein de notre élite" ce pourrait être lui- même qui va enfin se décider à s'en préoccuper. S'il n'a guère les qualités pour cela , mais il paraît pourtant le mieux placé. Ce serait envoyer sur l'incendie un pompier pyromane.
Et sinon qui ? Le président Panis des"120.000-pour-quoi-faire?". Trop occupé sans doute !
Et l'avenir est sombre avec les médiocres résultats des plus jeunes. Nous ne sommes pas prêts de redevenir champions sauf de la suffisance avec notre majeure cinquième " qui est demandée partout"(dixit Panis) et notre magnifique université du Bridge " que le monde entier nous envie".
Dernière minute : dans un numéro suivant n°2787, Meyer évoque avec réserve " une longue opération coûteuse et technocratique de développement quantitatif ... de notre fédération".
Pour une fois, nous sommes d'accord.
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